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Publication
10-04-2025
L’occupation de l’espace public par les femmes dans les Marolles
Développement des Quartiers

Racontée sous forme d’un récit rempli d’images, ce rapport résume une recherche sur l’occupation de l’espace public par les femmes les jeunes filles dans les Marolles et l’offre associative dans le quartier pour ces deux groupes, menée entre avril et juin 2023 par la chercheuse et psychologue Paula Uglione aux côtés de l’équipe de SoHab, présente dans le quartier depuis 25 ans.

Son but a été d’étudier deux constats largement partagés par les travailleuses et travailleurs de l’associatif dans ce quartier : la sous-représentation des jeunes filles dans les espaces publics et le décalage entre les services proposés par les associations et les besoins d’un certain nombre de femmes faisant partie de leur public cible.

Selon une méthodologie d’ethnographie urbaine, la chercheuse a parcouru les rues à son rythme, se mêlant à ce de femmes et de jeunes filles qui croisaient son chemin. Les observations sorties de son parcours laissent à voir que la ville et les dynamiques sociales que s’y manifestent ont l’air parfois de jouer au cache-cache, où il faut trouver « l’invisible » dans le visible. Dans cette publication, Paula Uglione visibilise la présence des jeunes femmes dans l’espace public des Marolles ainsi que leur micro-subversions quotidiennes pour garantir cet espace. Elle démontre aussi la présence des femmes adultes et leur processus de l’appropriation de l’espace public lors de leurs déplacements en ville.

Son analyse du fonctionnement des associations est particulièrement intéressante. La chercheuse nous livre des images, notamment celle de la « chaîne de montage d’activités » qui fonctionne toute seule, remettant en cause le cadre général de nos interventions. Dans son analyse, elle invite le secteur associatif à faire attention aux mots et à resignifier des expressions courantes comme « faire des liens », sous peine de leur faire perdre leur sens et leur puissance.

La force du récit de Paula Uglione réside dans sa capacité à « voir pour la première fois » les rues, les acteurs associatifs, les passants. Cette distance critique rend possible un récit étonnant capable de basculer des idées reçues constituées, entre autres, par ce qui est devenu familier aux acteurs associatifs. Cette recherche entraîne déjà des répercussions au sein de l’équipe de SoHab, elle nous a poussé à sortir du confort de ce qui est connu et partagé.

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